En novembre 2025, c’est un véritable coup de force qui s’est déroulé dans les rues de Lausanne. Près de 7000 maçons, venus de toute la Suisse romande, ont convergé dans un défilé massif pour défendre leurs droits et dénoncer les conditions de travail imposées par les employeurs du secteur de la construction. Ce rassemblement, organisé par le syndicat Unia, a réuni des travailleurs passionnés, motivés à protéger leur convention nationale face à une révision perçue comme une dégradation majeure. Cette manifestation, entre musique et slogans percutants, s’inscrit dans un contexte social tendu où le dialogue entre patrons et salariés semble durablement fracturé.
Une mobilisation historique des maçons à Lausanne contre la détérioration des conditions de travail
Le défilé qui a traversé Lausanne a rassemblé entre 7000 et 7500 maçons, traduisant une mobilisation sans précédent dans la région. Partie du quartier d’Ouchy en début d’après-midi pour rejoindre la place de la Riponne, cette manifestation a été marquée par la détermination des travailleurs du bâtiment. Vêtus de casquettes rouges ou blanches, les manifestants ont brandi des banderoles aux slogans incisifs tels que «Une CCT rongée à l’os? Nein!» ou encore «Pas d’augmentation, pas de maçon, pas de maison». Cette détermination était palpable tout au long du parcours, traduisant le profond mécontentement des maçons face aux propositions actuelles de la Société suisse des entrepreneurs (SSE).
Le rassemblement fait suite à une première journée de mobilisation, montrant un crescendo dans la mobilisation des travailleurs du secteur. Le syndicat Unia a indiqué que la grève avait paralysé une large part des chantiers, en particulier dans l’Arc lémanique où 80 % des chantiers du canton de Vaud étaient à l’arrêt. Cette mobilisation dépasse même celle observée en 2022, démontrant que les maçons sont plus que jamais prêts à se battre pour leurs droits.
- Objectif principal : Défendre les conditions de travail dégradées sur la base de la convention nationale (CN) du secteur de la construction.
- Nombre de manifestants : Entre 7000 et 7500 selon Unia et la police de Lausanne.
- Zones touchées : Surtout le canton de Vaud et aussi d’autres régions romandes.
- Procédure : Départ d’Ouchy pour un parcours jusqu’à la Riponne.
- Ambiance : Chants, slogans, musique et banderoles exprimant une colère contenue.
| Élément | Détail |
|---|---|
| Date du défilé | Mardi de la semaine du 3 novembre 2025 |
| Nombre de manifestants | 7000-7500 maçons |
| Lieu de départ | Ouchy, Lausanne |
| Lieu d’arrivée | Place de la Riponne, Lausanne |
| Principaux revendications | Gel des modifications de la convention de travail, meilleures conditions, respect des horaires |

Le rôle stratégique du syndicat Unia et le soutien de Pierre-Yves Maillard
Au cœur de cette mobilisation, le syndicat Unia joue un rôle majeur. Son responsable du secteur construction dans le canton de Vaud, Pietro Carrobio, a souligné l’ampleur exceptionnelle de la grève qui a immobilisé la majorité des chantiers importants de la région. Ce syndicat s’oppose fermement aux propositions de la Société suisse des entrepreneurs, jugées comme un recul inacceptable pour les travailleurs.
Le président de l’Union syndicale suisse (USS), Pierre-Yves Maillard, était présent sur place pour soutenir les manifestants. Dans une allocution marquante, il a dénoncé les propositions « inacceptables » des patrons qui veulent imposer une convention de travail « light ». Pour lui, cette remise en cause des acquis sociaux traduit une attitude agressive nouvelle des employeurs malgré une situation économique florissante qui permettrait pourtant de maintenir, voire améliorer les conditions des travailleurs.
- Défense ferme : Maintien d’une convention collective robuste et sociale.
- Critique de l’offensive patronale : Des demandes de recul en pleine croissance économique.
- Appel au partenariat social : Rappel que la paix du travail doit revenir.
- Engagement personnel : Présence physique au défilé pour témoigner son respect aux maçons.
| Personnalité | Action | Message clé |
|---|---|---|
| Pierre-Yves Maillard | Soutien public à la manifestation à Lausanne | Dénonciation des conditions de travail imposées par les patrons |
| Pietro Carrobio | Responsable sectoriel Unia Vaud | Soulignement de la paralysie des chantiers et mobilisation record |
| Vania Alleva | Présidente d’Unia | Demandes pour des conditions de travail humaines |
Cette mobilisation est aussi une réponse claire au retrait des acquis sociaux et vise à éviter qu’une convention collective ne soit « rongée à l’os ». Elle illustre la vigueur des maçons romands qui refusent de céder face à un patronat perçu comme un adversaire dur et sans concessions. Pour découvrir des mouvements similaires, on peut consulter cette analyse détaillée de la mobilisation des maçons romands.
Revendications précises : vers des horaires plus humains et une juste rémunération
Les maçons et les syndicats revendiquent des exigences claires qui vont bien au-delà des simples revendications salariales. La préservation de la santé au travail, l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale ainsi que le respect des temps de repos sont au cœur des préoccupations.
Le syndicat Unia fait ainsi appel à un réajustement salarial prenant en compte le renchérissement, mais aussi une reconnaissance du temps de déplacement comme du temps payé, une pause-café rémunérée, et surtout une journée de travail fixée à huit heures. Toutes ces demandes reposent sur la volonté d’offrir aux maçons des conditions dignes et respectueuses de leur engagement physique intense sur les chantiers.
- Journée de travail limitée à 8 heures, contre des horaires parfois extensifs.
- Pause café payée, pour garantir un vrai temps de récupération pendant la journée.
- Rémunération complète des temps de déplacement jusqu’au chantier.
- Adaptation des salaires aux indices de renchérissement pour compenser la hausse du coût de la vie.
- Respect scrupuleux des règles de santé et sécurité sur le lieu de travail.
| Revendications | Description |
|---|---|
| Durée du travail | Journée de 8 heures maximum |
| Temps de pause | Pause café rémunérée |
| Temps de déplacement | Payé intégralement |
| Adaptation salariale | Rémunération ajustée au renchérissement |
Ces revendications et leur importance doivent également être considérées à la lumière d’une pénurie grandissante dans le secteur de la construction. Selon le syndicat Syna, jusqu’à 30’000 emplois pourraient manquer d’ici 2040, dans une branche déjà confrontée à des difficultés de recrutement. Offrir des conditions de travail attractives devient donc une nécessité pour attirer et fidéliser des professionnels qualifiés. On remarque à ce titre une évolution technique dans le secteur, avec l’arrivée de robots maçons en Grande-Bretagne capables de tourner sans interruption, repoussant les limites du travail manuel traditionnel.
Conflits persistants et réactions patronales face à la mobilisation des maçons
Si la mobilisation des maçons a été impressionnante, elle s’est aussi accompagnée de tensions marquées entre syndicats et employeurs. La Société suisse des entrepreneurs (SSE) regrette l’impact négatif des actions syndicales sur la paix du travail, estimant que ces grèves ralentissent les négociations et créent un climat délétère. De même, le Groupe vaudois des entreprises de maçonnerie et génie civil a dénoncé des comportements extrêmes, allant de blocages de chantiers à des dommages matériels voire des menaces envers des employés n’ayant pas participé à la grève.
Ces accusations ont été vivement contestées par Unia, qui considère que le groupe patronal tente de discréditer la mobilisation légitime des maçons. La situation révèle un vrai fossé dans le dialogue social, illustré par le fait que malgré cinq rondes de négociations, aucun accord n’a pu être trouvé avant l’échéance de la convention nationale prévue en fin d’année.
- Patrons : Accusent les syndicats de briser la paix du travail et ralentir les négociations.
- Syndicats : Dénoncent une tentative de discrédit des mouvements sociaux.
- Incidents signalés : Blocages de chantiers, dommages matériels, menaces.
- Conséquence : Climat social tendu et perspective d’une prolongation potentielle de la grève.
| Acteurs | Position | Actions/Accusations |
|---|---|---|
| Société suisse des entrepreneurs (SSE) | Opposée aux actions syndicales | Ralentissement des négociations, bris de la paix du travail |
| Groupe vaudois des entreprises | Déplore les grèves | Accuse les syndicats de blocages et menaces |
| Unia | Défenseur des maçons | Conteste les accusations, soutien aux manifestants |
Le désaccord persistant suggère pour la fin d’année ou début 2026 un possible prolongement des mouvements sociaux sur fond de revendications sociales non satisfaites. Le cas des maçons devient ainsi un symbole du rupture dans le dialogue social en Suisse romande.
Une mobilisation solidaire étendue au-delà de Lausanne et perspective pour 2026
La grève et le défilé lausannois ne sont qu’une facette de la mobilisation qui touche l’ensemble de la Suisse romande et certains secteurs spécialisés. À Bâle, une action similaire était prévue dès le vendredi suivant, suivie d’un rassemblement annoncé à Zurich le 14 novembre. Par ailleurs, des ouvriers mineurs du chantier du deuxième tube du tunnel routier du Saint-Gothard ont également cessé le travail mardi, rejoignant la dynamique revendicative pour de meilleures conditions.
Cette solidarité témoigne d’un vrai désir d’unité et de protection de l’artisanat et de la construction face à un patronat jugé trop exigeant. Dans ce cadre, des initiatives se multiplient pour soutenir la cause des maçons, telles que la mobilisation organisée par 900 maçons vaudois lors d’une grève nationale récente, illustrant la force collective du secteur.
- Mobilisations régionales : Bâle, Zurich et autres cantons mobilisés en soutien.
- Métiers concernés : Maçons, mineurs, ouvriers du gros œuvre.
- Solidarité : Rassemblements conjoints et manifestations simultanées.
- Actions à venir : Grèves possibles à la fin 2025 ou début 2026.
| Lieu | Date | Type d’action | Participants |
|---|---|---|---|
| Lausanne | Début novembre 2025 | Grand défilé et grève | Environ 7000 maçons |
| Bâle | Vendredi suivant | Manifestation | Travailleurs du bâtiment |
| Zurich | 14 novembre 2025 | Rassemblement | Syndicats du bâtiment |
| Saint-Gothard (tunnel) | Novembre 2025 | Arrêt de travail des mineurs | Ouvriers spécialisés |
Pour plus de détails sur la solidarité en chantier et la participation vaudoise à la grève nationale, il est utile de consulter cette ressource : Solidarité en chantier : 900 maçons vaudois s’unissent à la grève nationale dans le secteur de la construction.
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